D’Holbach : Sommes-nous libres de désobéir à la nature ?

L’homme est un être physique ; de quelque façon qu’on le considère il est lié à la nature universelle, et soumis aux lois nécessaires et immuables qu’elle impose à tous les êtres qu’elle renferme, d’après l’essence particulière ou les propriétés qu’elle leur donne, sans les consulter. Notre vie est une ligne que la nature nous ordonne de décrire à la surface de la terre sans jamais pouvoir nous en écarter un instant. Nous naissons sans notre aveu, notre organisation ne dépend point de nous, nos idées nous viennent involontairement, nos habitudes sont au pouvoir de ceux qui nous les font contracter, nous sommes sans cesse modifiés par des causes soit visibles soit cachées qui règlent nécessairement notre façon d’être, de penser et d’agir. (…)

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Popper : La science doit-elle être irréfutable ?

[§1] (…) À partir de l’automne 1919 je me suis attelé pour la première fois au problème suivant : « quand doit-on conférer à une théorie  un statut scientifique ? », ou encore « existe-t-il un critère permettant d’établir la nature ou le statut scientifique d’une théorie ? »

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James : Tout ce qui est utile est-il vrai ?

[§3] Selon le dictionnaire, la vérité est une propriété de certaines de nos idées. Cela signifie qu’elles sont « en accord » avec la « réalité », tout comme l’erreur signifie qu’elles sont « en désaccord » avec elle. Pragmatistes et intellectualistes admettent de concert cette définition comme allant de soi. Ils ne commencent à diverger que lorsqu’on pose la question de ce qu’on entend exactement par « accord » et par « réalité » entendue comme une chose avec laquelle nos idées doivent être en accord. (…) 

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Platon : La vérité se trouve-t-elle hors de la réalité ?

Socrate : Représente-toi des hommes dans une sorte d’habitation souterraine en forme de caverne. Cette habitation possède une entrée disposée en longueur, remontant de bas en haut tout le long de la caverne vers la lumière. Les hommes sont dans cette grotte depuis l’enfance, les jambes et le cou ligotés de telle sorte qu’ils restent sur place et ne peuvent regarder que ce qui se trouve devant eux, incapables de tourner la tête à cause de leurs liens. Représente-toi la lumière d’un feu qui brûle sur une hauteur loin derrière eux et, entre le feu et les hommes enchaînés, un chemin sur la hauteur, le long duquel tu peux voir l’élévation d’un petit mur, du genre de ces cloisons qu’on trouve chez les montreurs de marionnettes et qu’ils érigent pour les séparer des gens. Par-dessus ces cloisons, ils montrent leurs merveilles. 

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