Rousseau : La famille est-elle la société idéale ?

La plus ancienne de toutes les sociétés et la seule naturelle est celle de la famille. Encore les enfants ne restent-ils liés au père qu’aussi longtemps qu’ils ont besoin de lui pour se conserver. Sitôt que ce besoin cesse, le lien naturel se dissout. Les enfants, exempts de l’obéissance qu’ils devaient au père, le père exempt des soins qu’il devait aux enfants, rentrent tous également dans l’indépendance. S’ils continuent de rester unis ce n’est plus naturellement, c’est volontairement, et la famille elle-même ne se maintient que par convention.

Cette liberté commune est une conséquence de la nature de l’homme. Sa première loi est de veiller à sa propre conservation, ses premiers soins sont ceux qu’il se doit à lui-même, et, sitôt qu’il est en âge de raison, lui seul étant juge des moyens propres à se conserver devient par là son propre maître.

La famille est donc si l’on veut le premier modèle des sociétés politiques ; le chef est l’image du père, le peuple est l’image des enfants, et tous étant nés égaux et libres n’aliènent leur liberté que pour leur utilité. Toute la différence est que dans la famille l’amour du père pour ses enfants le paye des soins qu’il leur rend, et que dans l’Etat le plaisir de commander supplée à cet amour que le chef n’a pas pour ses peuples.

ROUSSEAU, Du Contrat social (1762), I, chapitre 2 “Des premières sociétés”

Questions : 

  1. La famille est-elle toujours une société naturelle ? Expliquez.

  2. Les enfants peuvent-ils être maîtres d’eux-mêmes ? Expliquez.

  3. Quel type de raisonnement Rousseau utilise-t-il ici ? Quelles en sont les limites ? Expliquez pourquoi Rousseau emploie l’expression « si l’on veut ».

Une explication orale proposée par Luana, Eloïse, Elisa et Kerene (février 2017) :

Une autre explication orale proposée par Orlanne, Ivo, Claire et Lea (TL, 2018) :

Psychanalysons les contes de fées ! par les TL (2016)

En novembre 2016, les élèves de TL du lycée René Cassin ont cherché à interpréter plusieurs contes de Grimm à la lumière de la psychanalyse freudienne, à la manière de Bruno Bettelheim. Ils proposent pour chaque conte une lecture et un résumé de leur interprétation.

  • Les sept corbeaux : lecture & interprétation psychanalytique du conte de Grimm, par Zina, Marine L., Naïs, Coline, Antoine & Cassandra.

  • Le serpent blanc : lecture & interprétation psychanalytique du conte de Grimm, par Estelle, Inès, Charlotte, Margaux, Caroline S. & Tatyana.

  • Les trois fileuses : lecture & interprétation psychanalytique du conte de Grimm, par Kerene, Camille, Chloé, Kévin, Amélie & Flora.

  • Les trois plumes : lecture & interprétation psychanalytique du conte de Grimm, par Eloïse, Pierrick, Louise, Agathe & Tiphanie.

  • Le roi-grenouille: lecture & interprétation psychanalytique du conte de Grimm, par Marine S., Guillaume, Viviane, Lola & Clara.

Ce travail s’inspire de la démarche de Bruno Bettelheim (Psychanalyse des contes de fées, 1976), et poursuit les essais interprétatifs de 4 autres contes de Grimm proposés en 2014.