Rêve causé une abeille (Dali) : une interprétation sonore (TL, 2016)

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En novembre 2016, les élèves de Terminale L du lycée René Cassin ont travaillé sur l’interprétation du tableau de Dali intitulé Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade (1944).

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Estelle, Flora, Lola et Caroline ont enregistré quelques-unes des interprétations élaborées en commun.

Révisions sonores sur l’inconscient (TL, 2016)

En novembre 2016 les élèves de TL du lycée René Cassin ont enregistré une émission de radio mettant en scène différents points de leur cours de Philosophie sur l’inconscient. Ils y présentent :

  • la notion d’inconscient,
  • l’hystérie
  • le refoulement et la 1ère topique chez Freud,
  • l’interprétation des actes manqués et des rêves,
  • les différents stades de la sexualité chez l’enfant
  • la 2e topique chez Freud.

La conscience & l’inconscient

Mis en avant

Le support du cours

 

Articles du site portant sur la conscience

Articles du site portant sur l’inconscient

Conscience & identité personnelle

Conscience & connaissance de soi

Conscience & inconscient

Lecture suivie : Freud, Cinq leçons de psychanalyse (1909)

Conscience & existence

Travaux réalisés par les élèves :

Voir d’autres dossiers :

Exercices de révision :

Wittgenstein : L’inconscient est-il une hypothèse acceptable ?

La théorie des rêves de Freud : Quelque élément qui survienne dans un rêve, on trouvera qu’il est lié à un désir que l’analyse peut mettre en lumière – voilà ce qu’il entend montrer. Mais ce processus d’association libre est louche : en effet Freud ne montre jamais comment il sait où s’arrêter, il ne montre jamais comment il sait où est la solution correcte. Il dit parfois que la solution ou l’analyse correcte est celle qui satisfait le patient. Parfois il dit que le docteur sait quelle est la solution ou l’analyse correcte du rêve, alors que le patient ne le sait pas : le docteur peut dire que le patient se trompe.

La raison qu’il donne pour dire d’une analyse qu’elle est l’analyse correcte ne paraît pas donner matière à preuve ; non plus que cette proposition selon laquelle les hallucinations, et donc les rêves, sont satisfaction d’un désir. (…)

Avec son analyse, Freud fournit des explications que nombre de gens sont enclins à accepter. Il souligne qu’ils n’y sont pas enclins. Mais si l’explication est telle que les gens ne sont pas enclins à l’accepter, il est hautement probable que c’est aussi un genre d’explication qu’ils sont enclins à accepter. Et c’est là ce que Freud a en fait mis en lumière. Voyez l’idée selon laquelle l’anxiété est toujours, d’une façon ou d’une autre, une répétition de l’anxiété que nous avons éprouvée à la naissance. Il ne l’établit pas en se référant à une preuve – comment le pourrait-il ? Mais voilà une idée qui a un caractère attrayant prononcé. (…) Il en va de même de la notion d’inconscient. Freud prétend en trouver la preuve dans les souvenirs que l’analyse amène au jour. Mais, à un certain stade, on ne voit pas clairement dans quelle mesure de tels souvenirs ne doivent pas leur existence à l’analyste.

Ludwig WITTGENSTEIN, Conversations sur Freud (1942), pp.90-91

Questions :

  • Selon Wittgenstein, le patient peut-il contrôler la procédure suivie par son psychanalyste ?
  • Si une idée est “attrayante”, cela suffit-il à établir qu’elle est vraie ? En quoi est-ce le cas de l’idée d’ “inconscient” ?

Sartre : Faire appel à son inconscient, est-ce de la mauvaise foi ?

La psychanalyse substitue à la notion de mauvaise foi l’idée d’un mensonge sans menteur. (…) Si en effet nous repoussons le langage et la mythologie chosiste de la psychanalyse nous nous apercevons que la censure, pour appliquer son activité avec discernement, doit connaître ce qu’elle refoule. Si nous renonçons en effet à toutes les métaphores représentant le refoulement comme un choc de forces aveugles, force est bien d’admettre que la censure doit choisir et, pour choisir, se représenter. D’où viendrait, autrement, qu’elle laisse passer les impulsions sexuelles licites, qu’elle tolère que les besoins (faim, soif, sommeil) s’expriment dans la claire conscience ? Et comment expliquer qu’elle peut relâcher sa surveillance, qu’elle peut même être trompée par les déguisements de l’instinct ? Mais il ne suffit pas qu’elle discerne les tendances maudites, il faut encore qu’elle les saisisse comme à refouler, ce qui implique chez elle à tout le moins une représentation de sa propre activité. En un mot, comment la censure discernerait-elle les impulsions refoulables sans avoir conscience de les discerner ? Peut-on concevoir un savoir qui serait ignorance de soi ? Savoir, c’est savoir qu’on sait, disait Alain. Disons plutôt : tout savoir est conscience de savoir.

SARTRE, L’être et le néant, I, 2, 1, p.88

Questions :

  • Quelle contradiction Sarte relève-t-il dans la notion d’inconscient ?
  • Pourquoi la théorie psychanalytique n’est-elle pas acceptable d’un point de vue existentialiste ?
  • Le recours à l’inconscient est-il une sorte de “mauvaise foi” ?

Freud : L’inconscient est-il une hypothèse superflue ?

L’hypothèse de l’inconscient est nécessaire et légitime, et nous possédons de multiples preuves de l’existence de l’inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires; aussi bien chez l’homme sain que chez le malade, et il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d’autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l’homme sain, et tout ce qu’on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d’idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l’origine, et de résultats de pensée dont l’élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu’il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d’actes psychiques; mais ils s’ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison, pleinement justifiée, d’aller au-delà de l’expérience immédiate. Et s’il s’avère de plus que nous pouvons fonder sur l’hypothèse de l’inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours de processus conscients, nous aurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestable de l’existence de ce dont nous avons fait l’hypothèse.

FREUD, Métapsychologie (1915), p.66-67

Questions :

  • Selon Freud, est-il possible d’accéder directement à l’inconscient ? Pourquoi ?
  • Pourquoi l’hypothèse de l’inconscient est-elle “nécessaire” selon Freud ?
  • Pourquoi l’hypothèse de l’inconscient est-elle “légitime” selon Freud ?

Leibniz : L’esprit a-t-il conscience de tout ce qu’il perçoit ?

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Hokusai, La Grande Vague de Kanagawa (1831)

Il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c’est-à-dire des changements dans l’âme même, dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont, ou trop petites et en trop grand nombre, ou trop unies, en sorte qu’elles n’ont rien d’assez distinguant à part, mais jointes à d’autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se sentir, au moins confusément dans l’assemblage. C’est ainsi que l’accoutumance fait que nous ne prenons pas garde au mouvement d’un moulin ou à une chute d’eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps. Ce n’est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes et qu’il ne se passe encore quelque chose dans l’âme qui y réponde, à cause de l’harmonie de l’âme et du corps ; mais ces impressions qui sont dans l’âme et dans le corps, destituées des attraits de la nouveauté, ne sont pas assez fortes pour s’attirer notre attention et notre mémoire, attachée à des objets plus occupants. Car toute attention demande de la mémoire ; et souvent, quand nous ne sommes point admonestés pour ainsi dire, et avertis de prendre garde à quelques-unes de nos perceptions présentes, nous les laissons passer sans réflexion et même sans être remarquées ; mais si quelqu’un nous en avertit incontinent après, et nous fait remarquer, par exemple, quelque bruit qu’on vient d’entendre, nous nous en souvenons et nous nous apercevons d’en avoir eu tantôt quelque sentiment. Ainsi c’étaient des perceptions dont nous ne nous étions pas aperçus incontinent, l’aperception ne venant, dans ce cas, que de l’avertissement, après quelque intervalle, tout petit qu’il soit.

Et pour juger encore mieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j’ai coutume de me servir de l’exemple du mugissement ou du bruit de la mer, dont on est frappé quand on est au rivage. Pour entendre ce bruit, comme l’on fait, il faut bien que l’on entende les parties qui composent ce tout, c’est-à-dire les bruits de chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits ne se fasse connaître que dans l’assemblage confus de tous les autres ensembles, c’est-à-dire dans ce mugissement même, et ne se remarquerait pas, si cette vague, qui le fait, était seule. Car il faut qu’on en soit affecté un peu par le mouvement de cette vague, et qu’on ait quelque perception de chacun de ces bruits, quelques petits qu’ils soient ; autrement on n’aurait pas celle de cent mille vagues, puisque cent mille riens ne sauraient faire quelque chose. On ne dort jamais si profondément, qu’on n’ait quelque sentiment faible et confus ; on ne serait jamais éveillé par le plus grand bruit du monde, si on n’avait quelque perception de son commencement, qui est petit ; comme on ne romprait jamais une corde par le plus grand effort du monde, si elle n’était tendue et allongée un peu par de moindres efforts, quoique cette petite extension qu’ils font ne paraisse pas.

LEIBNIZ, Nouveaux essais sur l’entendement humain (1704), préface

Questions :

  • Quelle différence entre “percevoir” et “apercevoir” ? entre “entendre” et “regarder” ? entre “voir” et “écouter” ?
  • Que montre l’exemple du moulin sur ce que nous entendons à différents instants ?
  • Que montre l’exemple du bruit de la mer sur ce que nous entendons au même instant ?

L’hystérie a-t-elle une origine physique ou psychique ?

L’hystérie est une maladie qui est restée très énigmatique jusqu’à la fin du XIXe siècle. Le Docteur Charcot  a réalisé des expériences spectaculaires sur des patients hystériques en utilisant l’hypnose.

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Le film Freud de John Huston (1962) nous montre notamment une reconstitution de ces expériences :

  • Que prouve l’hypnose sur l’origine de l’hystérie ?
  • Quel est l’intérêt de ces expériences pour la guérison des patients ?

 

Psychanalysons les contes de fées ! (TL, 2014)

En s’inspirant de la démarche de Bruno Bettelheim (Psychanalyse des contes de fées, 1976), la classe de TL du lycée René Cassin d’Arpajon propose ici en 2014 sa lecture psychanalytique de 4 contes des frères Grimm :

Vue d’ensemble (dossier partagé permettant d’accéder à chaque fichier individuellement)

Sommaire

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– La jeune fille sans mains

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– L’eau de vie

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L’ondine de l’étang

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– La mariée blanche et la mariée noire

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Ce travail ne prétend pas être définitif ; n’hésitez pas à commenter !